L’aumônerie en hôpital psychiatrique

C’est un lieu de rencontre où le patient est considéré comme une personne dissociée de sa pathologie, lieu où le « cœur à cœur » résonne d’une manière particulière.

Afin d’exercer ce service d’aumônier, il est indispensable que, d’une part, la relation avec l’hôpital soit la plus sereine possible dans le respect du cadre institutionnel, et d’autre part, de prendre le recul nécessaire pour se décentrer par rapport aux pathologies et se recentrer sur l’essentiel de la mission, c’est à dire l’écoute et l’accompagnement de la personne que l’on rencontre.

Recruté sur la base d’un contrat de droit public, l’aumônier est, quel que soit son mode d’exercice et sa mission dans l’établissement, un agent du service public. Il est soumis à l’autorité du directeur et par voie de conséquence au règlement intérieur de l’établissement.

Une aumônerie dans un hôpital psychiatrique est avant tout un lieu neutre de ressourcement où la parole est libérée, où l’empathie et la bienveillance sont de mise. L’aumônier prend du temps, il est attentif et évoque en permanence, pour les personnes qu’il rencontre, l’estime de soi et par miroir l’estime des autres. Aussi, d’un point de vue légal et selon la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905, le rôle de l’aumônier est d’assurer le culte qu’il représente et de proposer un accompagnement spirituel aux personnes qui en font la demande, au cours de rencontres en groupe ou individuelles.

A l’EPSM Daumézon,

ce sont les personnes qui viennent à l’aumônerie et non l’aumônier qui visite les unités. La matinée commence par un temps de prières à la chapelle de 30 à 45 minutes, l’aumônier s’adapte aux demandes spirituelles qui sont exprimées. Une fois par mois, la messe est célébrée avec le prêtre référent de Fleury les Aubrais.

En fin de matinée et dans l’après-midi, la porte est ouverte et chacun peut venir parler de ce qu’il souhaite. Le café est servi chaud et un temps de partage enrichit la relation réciproque de la personne qui franchit le seuil de l’aumônerie.

Pour être aumônier, il n’est pas nécessaire d’avoir une formation spécifique en psychiatrie mais il est conseillé d’avoir des bases sur les différentes pathologies. La qualité première qui est demandée pour assurer cette mission est d’avoir de l’empathie.

En ce qui me concerne,

j’ai suivi une formation en théologie il y a 15 ans et j’ai été ordonné diacre, c’est à dire « serviteur » du Christ, il y a 12 ans. Depuis plus de 12 ans, j’accompagne des personnes dans la douleur et la souffrance ainsi que leurs familles en particulier pour le travail du deuil.

Depuis octobre 2022, date de ma rentrée à l’EPSM du Loiret, j’ai eu la chance de faire de très belles rencontres et je suis toujours profondément touché par ces hommes et ces femmes qui viennent raconter leur histoire, déposer leur fardeau à l’aumônerie. Je me rends compte à chaque visite de l’importance de la communication non verbale si souvent plus explicite qu’un long discours.

Je sers le café, je m’assois et j’écoute les turpitudes de la vie en remerciant le ciel d’être ici.

Vianney d’HAUTHUILLE

Aumônier catholique à l’EPSM du Loiret